Lors de la conférence de presse de la rentrée scolaire 2018 organisée jeudi 30 août, le recteur Bernard Beignier, accompagné des directeurs académiques des quatre départements, a présenté les dispositifs lancés ou reconduits dès septembre pour les 244 764 élèves du second degré de l’Académie.
L’interdiction du portable à l’école
La mesure a fait beaucoup de bruit : une proposition de loi relative à l’encadrement de l’utilisation du téléphone portable dans les établissement d’enseignement scolaire a été adoptée le 30 juillet et est effective dès la rentrée 2018. Pendant l’enseignement, cette interdiction favorisera ainsi un environnement qui permet l’attention, la compréhension et la réflexion. Et pendant la récréation, elle permettra de renforcer les échanges entre élèves. La loi vise également à lutter contre le racket, vol, harcèlement et limiter l’exposition des plus jeunes à des images choquantes, violentes ou pornographiques. « Cette interdiction peut connaître des exceptions, dans le cadre d’un usage pédagogique, encadré par les professeurs », précise Bernard Beignier.
Devoirs Faits, un temps d’étude accompagné
C’est un dispositif mis en place en 2017 et reconduit cette année : un temps, en-dehors des heures d’enseignement, dédié à la réalisation des devoirs, au sein de l’établissement. Chaque collégien peut donc désormais bénéficier gratuitement de 4h de soutien par semaine. Le but : réduire les inégalités d’accès au savoir. Le recteur précise : « Il revient à chaque collège de fixer les modalités de mise en œuvre, en cohérence avec son projet d’établissement. » En 2017-2018, 20 000 collégiens de l’Académie ont bénéficié de Devoirs Faits. En complément de ce dispositif, les stages de réussite, gratuits, sont proposés aux élèves volontaires pendant les vacances. Encadrés par des professeurs, ils permettent aux élèves de consolider leurs connaissances et sont ouverts aux CM2.
Déploiement de l’enseignement des langues et cultures de l’antiquité et de la pratique artistique
Dès la rentrée 2016, l’Académie a mis en place une expérimentation d’un Enseignement conjoint des langues anciennes (Ecla) qui concernait 22 collèges et 10 lycées. En 2017, 21 collèges et 3 lycées supplémentaires ont été inclus. A la rentrée 2018, 85 collèges et 14 lycées au total seront concernés par cet enseignement, mobilisant 89 professeurs de lettres classiques. En outre, l’Education artistique et culturelle (EAC) constitue un levier d’épanouissement personnel, de réussite scolaire et d’insertion socio-professionnelle. « L’Académie est un territoire précurseur dans la promotion de cet enseignement, notamment grâce aux partenariats et aux conventions signées avec les différents partenaires culturels et institutionnels : l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes-Marseille, la Criée, le Pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel, le Festival Tout Courts, la Maison de théâtre d’Aix-Marseille, etc. » Les enseignants sont ainsi invités à initier des projets culturels en lien avec les programmes
Mobilisation pour Paris 2024
En mars dernier, le conseil des ministres a validé un programme d’appui à l’organisation des Jeux Olympiques « le sport au service de la société ». Sa première mesure indique de créer un label Génération 24 pour les établissements scolaires et universitaire pour encourager la pratique physique et sportive des jeunes. Les Académies d’Aix-Marseille et de Nice ont souhaité organiser la labellisation au niveau de la région, avec un comité de pilotage régional. 37 établissements ont donc été labellisés pour la rentrée 2018, dont les lycées Emile Zola (Aix), Marseilleveyre (Marseille), les collèges Gyptis, Jean-Claude Izzo et L’Estaque (Marseille), Jean Jaurès (La Ciotat), le réseau écoles Manosque et le collège Arc de Meyran à Aix. Les établissements volontaires s’engagent pour trois ans à mettre en œuvre le cahier des charges qui comporte quatre objectifs : développer des projets avec les clubs sportifs du territoire, participer aux événements promotionnels olympiques et paralympiques, accompagner ou accueillir des sportifs de haut niveau et ouvrir les équipements sportifs des établissements.
La mise en place du Bac 2021
« Le baccalauréat ne prépare pas actuellement efficacement aux études supérieures, puisque, quand 90% des lycéens obtiennent leur bac, seuls 27% des étudiants décrochent leur licence en trois ans », souligne Bernard Beignier. La promotion qui entre en 2nde en 2018 sera donc celle qui passera le bac nouvelle version. La refonte de cet examen repose ainsi sur la part du contrôle continu pour 40% des matières, le long des années de 1ère et terminale. Les épreuves terminales seront au nombre de quatre : deux épreuves écrites sur les enseignements de spécialité choisis par le candidat qui auront lieu au printemps, une épreuve de philosophie, ainsi qu’un oral de 20 minutes qui repose sur la présentation d’un projet préparé dès la classe de première, en juin. « La grande nouveauté également, c’est la suppression des séries S, L et ES, précise le recteur. La voie technologique conserve son organisation actuelle. »
Transformer le lycée professionnel
« Associer l’excellence au lycée professionnel », c’est l’objectif du recteur Bernard Beignier. Pour attirer davantage de lycéens, mieux former aux compétences nouvelles (mutations technologiques et environnementales), mieux accompagner les élèves vers une insertion professionnelle durable (35% des jeunes sont au chômage sept mois après la fin de leurs études), le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a décidé de transformer le lycée professionnel : mise en place de trois campus d’excellence par région, développement des partenariats avec les régions et les branches professionnelles ainsi qu’avec les entreprises, regroupement des formations par familles de métiers en seconde pour une spécialisation progressive.
Les moyens supplémentaires à la rentrée 2018
4000 postes d’enseignants sont créés au niveau national. L’Académie d’Aix-Marseille bénéficie d’une dotation de 292 postes d’enseignants supplémentaires : 261 pour le premier degré et 31 pour le secondaire. Viennent s’ajouter trois emplois de principaux adjoints, 328 emplois d’Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) pour l’accompagnement individuel de l’élève et 132 emplois pour l’accompagnement mutualisé au 1er mai 2018 et 297 postes au 1er octobre.
Lien utile :
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