Rien n’arrête Rodolphe Saadé : les résultats du groupe CMA CGM sur l’exercice 2024 sont en hausse de 18% alors que le trafic maritime mondial n’a connu une progression que de 7%. Ce sont les activités de transport maritime de conteneurs, la locomotive naturelle du groupe, qui tirent la hausse avec des marges plus que confortables, puisque l’Ebitda est de 24,2 %, en hausse de 5,1%. Pour faire simple le groupe marseillais dégage une marge égale au quart de son chiffre d’affaires.
1 500 $ par conteneur de marge
Sur l’année 2024, les volumes transportés atteignent 23,6 millions d’EVP, en hausse de 7,8 % par rapport à l’année 2023. Le chiffre d’affaires maritime est en hausse de 16,2 % par rapport à 2023 et atteint 36,5 milliards de dollars pour l’activité maritime avec un Ebitda de 11,2 milliards de dollars. La marge d’Ebitda s’établit à 30,8 %. Chaque conteneur de 6 mètres (EVP) rapporte sur l’année plus de 1 500 dollars, 1 549 $ exactement en hausse de 7,7 %.
La logistique a bénéficié de l’intégration de Bolloré Logistics qui fut l’événement majeur de l’année 2024. Le chiffre d’affaires sur l’année est de 18,4 milliards de dollars avec une marge qui n’atteint pas les 10 %. Le groupe s’avoue dans une période de « poursuite du redressement des activités de logistique contractuelle » même si Ceva Logistics se hisse en 2024 parmi les cinq premiers acteurs de la logistique mondiale.
Le groupe est toujours le 3e opérateur mondial derrière le danois Maersk et le Suisse MSC. Il fait partie d’une des grandes alliances maritimes qui se partagent 80 % du marché mondial de transport conteneurs. CMA CGM est membre de Ocean Alliance qui regroupe Cosco Shipping, OOCL et Evergreen.
Des scores obtenus dans une conjoncture toujours instable
Le communiqué du groupe basé dans le quartier d’Arenc à Marseille constate que « 2024 a été marquée par une demande accrue pour le transport maritime de conteneurs. Tout au long de 2024, le trafic maritime mondial a été perturbé par des tensions majeures en Mer Rouge et dans le Golfe d’Aden qui ont contraint les navires à éviter la zone et emprunter un autre itinéraire via le cap de Bonne-Espérance. Cela a pesé sur la capacité effective alors que les anticipations d’augmentation des droits de douane ont eu un impact sur la fluidité des échanges mondiaux en 2024. Dans ce contexte, marqué par des conflits au Moyen-Orient ou encore en Ukraine, CMA CGM a fait preuve d’agilité pour optimiser le déploiement de sa flotte de navires, les routes empruntées par ses navires et la gestion de ses flux, améliorer l’efficacité des chaînes logistiques et maîtriser ses coûts. »
20 milliards pour des navires plus verts
Ces performances permettent au groupe d’investir dans son outil industriel et dans sa stratégie de transition énergétique. Le groupe a intégré 12 nouveaux navires fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) et il a investi près de 20 milliards pour commander des navires propulsés au GNL et au méthanol. CMA CGM comptera 153 navires capables d’utiliser des énergies bas-carbone (biogaz, biométhanol et carburants de synthèse) en flotte d’ici 2029.
Rodolphe Saadé, le président-directeur général confirme cet engagement malgré les incertitudes du temps : « En 2025, dans un environnement marqué par des tensions géopolitiques accrues et un niveau d’incertitude inédit, notre groupe continuera de consolider ses positions : une flotte bas carbone en expansion, des infrastructures de pointe et des équipes préparées aux grands enjeux de demain. »
Lien utile :
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