Lisez Marseille au pluriel. Mais le nom du collectif MarseilleS, lancé en octobre dernier, fait aussi penser aux Marseillaises, qui seront mises à l’honneur dans le cadre de la biennale organisée par l’association, du 5 mars au 9 avril (voir le programme complet ci-dessous). Si sa présidente Marie-Laure Guidi assure que ce lancement n’est pas directement lié à la journée internationale des droits de la femme, le 8 mars prochain, le timing est tout de même bien pensé.
« Créer des liens entre les femmes de l’UPE13 et les femmes des quartiers Nord »
Dans son objectif de réduire les fractures sociales pour faire « un Marseille interculturel », l’objectif de cette biennale est de réunir des femmes de tous horizons. « Nous voulons mettre autour de la table toutes les femmes de Marseille pour s’exprimer sur des sujets de société : aussi bien les femmes de l’UPE13 (Union pour les entreprises) que les femmes des quartiers Nord », affirme-t-elle.
Au total, une centaine de femmes se réuniront autour d’ateliers et tables-rondes pour échanger sur la thématique de l’éducation et faire émerger des valeurs communes. MarseilleS s’appuie sur cinq « femmes inspirantes » pour guider la réflexion : Marie-Lou Papazian, fondatrice de l’école du numérique Tumo ; Cécilia Barontini, directrice générale de la Fondation OM ; Zahia Ziouani, directrice musicale et artistique de l’orchestre Divertimento ; Salwa Toko, cofondatrice de Becomtech ; et enfin Souad Boukhechba, de l’association des femmes du Plan d’Aou.
Mais ce mardi 5 mars, pour la conférence de lancement de la biennale, c’est Salina Gasmi-Latreche, présidente de l’association Mères-enfants Paca, qui prend la parole : « On rencontre une problématique liée aux mamans qui veulent rester chez elles. Il nous faut accompagner le retour à l’emploi. […] Il ne faut pas ignorer les femmes des quartiers Nord », plaide-t-elle ainsi. Philippe Pujol, prix Albert-Londres pour sa série d’articles « Quartiers shit » sur les quartiers Nord de Marseille en 2014 et membre du collectif ajoute que ce sont ces femmes qui « ont la délégation de la parole dans les quartiers Nord et qu’il faut les écouter. »
Alain Cabras : « Créer du commun entre les cultures »
De tous ces échanges dans le cadre de la biennale, doit émerger à l’issue une « déclaration universelle de la cohésion humaine par l’éducation », que MarseilleS promouvra auprès de partenaires éducatifs ou associatifs – qui restent à trouver -, label à la clé. En effet, les structures qui s’engageront dans le suivi de la déclaration pourront se voir décerner un label « MarseilleS.»
Pour s’engager dans la démarche, le collectif compte les orienter dans un premier temps vers le diplôme universitaire de « management interculturel » créé cette année à l’initiative de l’association, en lien avec Aix-Marseille Université. Ce nouveau diplôme, d’une durée de trois mois, s’adresse spécifiquement aux professionnels – les étudiants pourront néanmoins y assister gratuitement – afin de les former à un management prenant en compte les différentes cultures de chacun et trouver des valeurs communes entre elles. « L’interculturalisme est différent du multiculturalisme. Il permet de créer du commun entre les cultures », explique Alain Cabras, responsable pédagogique du nouveau DU, qui sera présidé par le vice-président d’AMU Romain Laffont. Les cours doivent démarrer en octobre.
Côté finances, MarseilleS est appuyée par le Crédit Agricole mais aussi le cabinet PWC, le CIC, La Varappe, notamment à travers de sa structure associative Evolio, ou encore la French Tech. Alors que la première biennale de MarseilleS débute à peine, la seconde édition, dans deux ans donc, est déjà prévue sur le thème de la santé.
Document source : le dossier presse avec le programme de la biennale des femmes de la Méditerranée
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