Des exemples d’actions concrètes du Consortium méditerranéen pour la biodiversité ont ainsi été présentés. Comme la mise en place d’un système d’alertes précoces dès qu’un site de biodiversité sera menacé par un projet « quel qu’il soit ». Mais aussi la création d’un think tank pour s’approprier les concepts de développement et de conservation, encore souvent trop abstraits aujourd’hui, afin qu’ils soient réellement appliqués. Ou encore l’instauration d’actions pilotes sur plusieurs sites avec une approche « bottom-up » et non pas sectorielle et s’appuyant sur une bonne gouvernance locale. Les premières annonces plus précises devraient être dévoilées lors du Congrès mondial de la nature qui aura lieu en septembre prochain à Marseille.
Des priorités à trancher
Les ONG ne manquent pas d’idées concernant la protection de la biodiversité. Chacun a néanmoins sa propre vision des priorités en fonction de son champ d’action originel. Pour Alessio Satta, secrétaire général de l’Initiative MedWet, dont le but est de garantir et soutenir la conservation des zones humides, l’urgence est d’augmenter la surface des zones protégées marines et terrestres et d’améliorer la gestion de leur gouvernance. Du côté de Jean Jalbert, directeur général de la Tour du Valat, institut de recherche pour la conservation des zones humides du bassin méditerranéen, c’est plus globalement la restauration et la remise en état de la biodiversité. Quant à Mathieu Thévenet, secrétaire exécutif de l’Initiative PIM, ONG de promotion et d’assistance à la gestion des îles de la Méditerranée, il pense qu’il faut poser un cadre juridique plus harmonieux à l’échelle de l’ensemble de la Méditerranée, des décalages trop importants existant actuellement d’une rive à l’autre.
Tous sont en tout cas mus par la volonté commune de travailler ensemble, ainsi qu’avec les bailleurs de fonds (le Fonds français pour l’environnement mondial et l’Agence française de développement). Unir les efforts, chercher les complémentarités et mutualiser les ressources : tels sont les objectifs du Consortium méditerranéen pour la biodiversité.
Repères
Les six ONG à l’origine du Consortium méditerranéen pour la biodiversité :
> AIFM : l’Association Internationale des Forêts Méditerranéennes, créée en 1996, s’est donné pour but de faciliter les échanges de connaissances et d’expériences relatives aux forêts méditerranéennes et autres espaces boisés, de manière transversale et pluridisciplinaire.
> Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN : il a pour mission d’influencer, d’encourager et d’aider les sociétés méditerranéennes à conserver et à utiliser durablement les ressources naturelles de la région, de collaborer avec les membres de l’UICN et de coopérer avec toutes les autres agences partageant les objectifs de l’UICN.
> Initiative MedWet : ONG créée en 1991. Sa mission est de garantir et soutenir la conservation efficace des zones humides, ainsi que l’utilisation durable de leurs ressources, valeurs et services.
> Initiative PIM : programme lancé en 2005 par le Conservatoire du littoral, l’Initiative PIM est devenue une ONG internationale indépendante en 2017, continuant ses activités de promotion et d’assistance à la gestion des îles de la Méditerranée.
> MedPan : réseau des gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée. Il regroupe 68 membres et 48 partenaires, issus de 21 pays méditerranéens.
> Tour du Valat : institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes. Il s’agit d’une fondation à but non lucratif, basée au Sambuc à Arles, reconnue d’utilité publique et active depuis plus de 65 ans.
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