C’est une histoire peu connue des Marseillais. Celle de la Villa Air-Bel, située dans la cité du même nom à Marseille qui fut un haut lieu de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale. A l’initiative du journaliste américain Varian Fry, elle hébergea un bon nombre d’artistes – dont André Breton et Max Ernst – et leur permis de s’évader aux Etats-Unis. Aujourd’hui détruite, il ne reste de la Villa Air-Bel que quelques pierres, cachées sous les déchets. Une situation inacceptable pour l’association Villa Air-Bel, créée il y a un an et demi, qui souhaite redonner à ce lieu tout son panache. En partenariat avec l’Institut SoMuM d’Aix-Marseille Université, la Métropole, la CCI ou encore la Fondation Guggenheim de Venise, elle développe un projet de tiers-lieu qui débutera ses premières actions en septembre.
Fondée par Bernard Mossé, Lionel Boulat et Frédéric Verdet, l’association Villa Air-Bel mène déjà plusieurs actions sur la cité du même nom en intervenant auprès des scolaires, des associations et des habitants afin de leur faire découvrir l’histoire du lieu où ils habitent. Outre l’aspect historique, le projet de tiers-lieu qu’elle porte a pour but de créer un véritable « pôle culturel, social et économique », explique son président et co-fondateur Bernard Mossé. Dans le cadre du projet de tiers-lieu, des actions seront également menées auprès des jeunes de la cité avec un double objectif : améliorer leur culture et les sensibiliser à la lutte contre les discriminations. « Faire redécouvrir cette histoire, c’est redonner de la fierté aux habitants de cette cité, très pauvre et mal traitée », explique Bernard Mossé. Ancien formateur de l’Education Nationale, il est souvent intervenu par le passé auprès des jeunes de la cité. L’association est aussi en relation avec les associations de locataires, pour échanger avec eux sur la façon d’améliorer la qualité de vie dans la cité.
Actuellement, l’association est toujours en négociation avec les bailleurs du site de la cité Air-Bel (Unicil, Logirem et Erilia) pour trouver des locaux, mais elle prévoit de démarrer certaines de ses actions dès la rentrée de septembre, telles que les interventions auprès des publics jeunes, mais aussi en proposant un parcours muséographique 3D qui permettra de visiter la Villa Air Bel telle qu’elle était dans les années 40, ou encore des séminaires sur Varian Fry.