Patronat et syndicats de la métallurgie unis pour la relance de l’industrie

Jérôme Yvernault, de la CFE-CGC confirme par exemple qu’à STMicroelectronics, le dialogue a permis d’adapter l’activité industrielle, d’associer les salariés de prendre des mesures rapides comme la mise en place de sens de circulation dans les ateliers. « Le collectif de l’entreprise a été sauvegardé ».

« on se parle dans l’industrie y compris quand il y a des choses désagréables à se dire »

Gérard Ciannarella

Gérard Ciannarella, secrétaire général de FO Métaux 13 confirme qu’« on se parle dans l’industrie y compris quand il y a des choses désagréables à se dire, mais on trouve les compromis » affirme le syndicaliste. Patrons et syndicats se sont mis d’accord sur les plans de formation portés par, l’Opco et l’État pour les entreprises en chômage partiel ou en difficulté afin d’assurer une reconversion aux salariés. Un budget de sept millions d’euros est mobilisable sur cette action. Lamine Benelhadj, représentant de la CFDT métallurgie d’Aix Marseille confirme que les solutions du plan de relance sont adaptées, mais il souligne « un risque de fracture entre les entreprises qui savent et peuvent s’adapter et celles qui restent en rade ». Pierrick Le Clanche, secrétaire général, CFTC des métaux du Var souligne « qu’il faut investir pour soutenir l’emploi, ne pas perdre les compétences et contrôler les aides publiques afin qu’elles aillent vers des entreprises qui tiennent leurs engagements. »

Les entreprises sont pendant la pandémie confrontées aux mutations de leur métier. Alain Richaud, président de Sonocar Industrie, à Six-Fours-les-Plages est spécialisé dans le décapage des métaux, le traitement anticorrosion et la peinture sur site (chiffre d’affaires de 9 à 10 millions d’euros). L’entreprise a dû en quelques mois changer de process, abandonner le sablage à haute pression, pour le décapage des métaux, et utiliser des machines 20 à 30 fois plus chères, condition sine qua non pour décocher des marchés vitaux comme le carénage du Charles de Gaulle. Une subvention du plan de relance de 600 000 euros a permis d’amortir le choc de cette mutation.

Chez Arcelor Mittal, Richard Pagnon, directeur des relations institutionnelles de la Région Sud Paca-Occitanie confirme les tensions sur le marché de l’acier, mais aussi la demande forte de réduction des émissions carbone. « Nous devons nous préparer à la neutralité carbone avec un objectif pour le groupe à 2050 ». L’aciérie de Fos se convertit donc au recyclage avec un investissement de 60 millions d’euros soutenu par une subvention de 15 millions d’euros. Un marché lucratif « qui a été multiplié par six » nous déclare Richard Pagnon sans vouloir révéler au départ ce qui a été multiplié. Rappelons que l’Italie s’est depuis longtemps et avec profit spécialisée dans le recyclage et que nos déchets métallurgiques partent massivement par trains entiers vers les usines italiennes. Fos-sur-Mer recyclait jusqu’alors, mais surtout ses propres déchets de fabrication.

Thierry Chaumont : « ce plan de relance reconnait-il est historique »

Thierry Chaumont, président de l’UIMM Alpes Méditerranée reconnaît que les services de la Direccte désormais nommée Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), la Région et BPI France, ont fait preuve de célérité et de diligence, « ce plan de relance reconnait-il est historique ». Néanmoins, cet engagement fort reste à accélérer.

Dans la région Sud, les partenaires sociaux regrettent « que les montants et moyens alloués à la défense, au développement et au maintien de l’industrie sur le territoire soient en deçà des enjeux et du rôle des entreprises industrielles locales, créatrices d’emplois et d’innovations. Sur près de 300 dossiers présentés, seuls 23 ont reçu une réponse. Face à ce constat, les partenaires sociaux de la métallurgie appellent l’État et les collectivités publiques à renforcer leurs efforts et à accélérer le traitement des dossiers portés par les industries de la région, car derrière chaque dossier se trouvent de la création de valeur, des emplois, de la compétitivitéé, de l’innovation ou encore de la transformation environnementale ».

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