Repoussée à cause de l’épidémie, l’enquête publique sur le plan de déplacement urbain (PDU) de la métropole Aix-Marseille Provence a été finalement lancée mardi 20 avril. Les habitants ont jusqu’au 21 mai prochain pour s’exprimer sur la stratégie et les projets affichés. Objectif : « que chaque habitant du territoire dispose d’une solution de mobilité alternative à la voiture individuelle d’ici dix ans », promet la Métropole.
Ce document stratégique se fixe de grandes ambitions, même si l’horizon paraît bien lointain, comme par exemple la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au trafic routier de 26%, une progression de 50% des transports en commun ou encore une augmentation de la part modale du vélo de 1% à 5%. Sur ce dernier point, la Métropole compte s’appuyer sur le plan vélo voté en 2019 doté d’un budget 60 millions d’euros qui prévoit de réaliser 280 kilomètres de pistes cyclables.
Tramway, autoroutes et pôles d’échanges multimodaux
Pour les transports en commun, le PDU rappelle les projets d’extension du tramway à Marseille au nord et au sud de la Ville, les trois axes TER+ depuis Marseille vers Salon-de-Provence, Aix et La Ciotat ou encore le Val’tram à Aubagne.
La Métropole s’attaque également à la modernisation du réseau routier pour réduire la circulation et la pollution des véhicules. Ce volet compte 25 actions précises parmi lesquelles le développement des bornes de recharge électrique, le contournement Fos-Salon, la requalification du Jarret ou encore la création d’un service public de fret ferroviaire. D’ici 2030, cent kilomètres de vois dédiées aux autobus doivent également voir le jour sur les autoroutes.
Le PDU présente également le plan de développement de pôle d’échanges multimodaux sur tout le territoire métropolitain. Récemment, la Métropole a achevé la création de plusieurs pôles d’échanges : Trets, La Ciotat, Martigues, Pertuis ou encore Gardanne. Au total, elle prévoit d’en créer une trentaine supplémentaires d’ici 2030 avec des parking relais (10 000 places programmées).
Un budget colossal à 7,2 milliards d’euros
Ce PDU fixe donc les grandes lignes des projets de mobilités à mettre en œuvre dans les dix ans à venir mais la principale difficulté reste sans aucun doute son financement. Le coût total de l’investissement nécessaire à sa réalisation est estimé à 7,2 milliards d’euros. Un budget plus que conséquent pour la Métropole dont les finances restent très contraintes. L’institution compte beaucoup sur l’Etat pour la création d’un établissement public dédiée aux transports du territoire. L’enquête publique est la dernière étape juridique importante pour le PDU avant son adoption officielle attendue pour la fin d’année prochaine.