A 39 ans, Pierre-Maurice Courtade est le jeune directeur du Tour de La Provence qu’il gère avec Marion Rousse au sein de leur société Live For event. L’épreuve qui, depuis sa création il y a 4 ans, a trouvé toute sa place dans le calendrier du cyclisme mondial. Du 11 au 14 février prochains, l’élite du peloton traversera au cours de quatre étapes des villes telles que Cassis, Aubagne, Manosque ou encore Istres. Avec quelles retombées pour ces territoires ? Pierre-Maurice Courtade répond à Gomet’.
Tout d’abord, pouvez-vous expliquer comment la préparation d’un événement comme le Tour de La Provence s’organise en termes d’aménagements et de voirie ?
Pierre-Maurice Courtage : Il faut tout d’abord dire que nous organisons ce Tour de La Provence dans un contexte de crise sanitaire. Les aménagements que nous sommes en train de faire dans les villes que l’on traverse en tiennent compte. C’est une nouvelle contrainte qui s’ajoute à la sécurité des coureurs. Indirectement, cette sécurité offerte aux coureurs, c’est celle de l’usager de demain. Cette année, des arrivées ont nécessité des réfections de voirie. J’ai une ville en tête où il y avait beaucoup de trous dans la route, qui se ressentent fortement pour l’usage du vélo. Or on voit bien dans les statistiques que le vélo prend une place de plus en plus importante dans les usages du quotidien, et c’est important qu’à l’occasion de ce genre d’événement, nous puissions entamer des travaux qui puissent bénéficier aux cyclistes de demain, au quotidien.
Vous jugez donc l’impact du Tour de Provence positif pour les villes traversées ?
P-M.C : En effet, nous le réfléchissons dans ce sens-là. Il est très important que ces travaux ne servent pas que le Tour, mais puissent aussi embellir le territoire. Dès que nous seront sortis du covid, ce schéma sera encore plus fort pour nous, et nous nous mobiliserons beaucoup pour permettre que le passage du Tour puisse financer une dynamique de nouvelles mobilités, notamment à travers le vélo.
Dans l’ensemble, les villes provençales ne brillent pas pour leurs aménagements cyclables. Pensez-vous que le Tour de Provence puisse être une locomotive pour impulser un changement ?
L’ennemi du vélo, ce n’est pas toujours la voirie, c’est aussi le mobilier urbain
Pierre-Maurice Courtade
P-M.C : Le Tour de Provence fait partie du Top 3 des courses françaises par étapes, nous avons 700 millions de téléspectateurs. Autant dire que lorsque l’on traverse une ville, il faut que ce soit très sûr pour le cycliste. Pour un territoire, l’image serait catastrophique d’avoir une chute causée par du mobilier urbain ou des difficultés urbaines. On veut faire évoluer encore plus haut cette épreuve, aussi est-il très important d’avoir des chaussées qui soient propres. L’ennemi du vélo, ce n’est pas toujours la voirie, c’est aussi le mobilier urbain, qui n’est pas toujours réfléchi pour la pratique du vélo. Je pense que les mairies ont envie, on le sent dans les relations avec elles, mais j’espère également que la législation va devenir plus lourde et plus contraignante à l’avenir.