Le cluster industrialo-portuaire de Marseille-Fos n’avait pas mesuré les retombées économiques de ses métiers depuis 2016 (étude basée sur des chiffres de 2013). Ce 2 mai, l’Insee a partagé sa nouvelle étude se basant sur les chiffres de 2019 : le cluster emploie 42 600 salariés dans 1 570 établissements ce qui représente près de 8% de l’emploi marchand non agricole du département.
Aux 42 600 emplois s’ajoutent 1 790 emplois générés par la valorisation du foncier du port, comme le centre commercial Les Terrasses du port. « Créer de la richesse pour le territoire est une des raisons d’être du port. Les stratégies de développement et d’investissement ont été fructueuses notamment dans le conteneur et la logistique », évoque Hervé Martel, le président du directoire du port de Marseille-Fos, qui commente les chiffres avec l’Insee dans la salle du Conseil du port. Entre 2013 et 2019, près de 1 100 emplois ont été créés, ce qui, comparé à l’augmentation du trafic sur cette même période (+19%), semble assez faible.
La répartition des emplois du port entre Marseille et Fos
Près de trois emplois sur cinq sont localisés à Marseille (14 380) ou à Fos-sur-Mer (9 360), là où sont majoritairement situées les infrastructures industrielles et maritimes. Hervé Martel rappele que le port tient sur ses deux jambes : « l’une dans le maritime et l’autre dans l’industrie ». L’industrie représente d’ailleurs une part plus conséquente des emplois salariés (56%) que le maritime (44%). « Même si l’activité industrielle ralentit ces dernières années », glisse le président conscient des efforts à fournir pour attirer de nouvelles industries comme GravitHy, le projet de production de fer bas carbone sur Fos.
Un autre point intéressant que relève l’étude est le salaire horaire net médian. Il est supérieur de34% dans le cluster que pour le reste des Bouches-du-Rhône : 17 ,6 euros de l’heure net contre une médiane de 13,10 euros. L’étude indique que ce salaire est particulièrement haut dans les services aux navires où la rémunération médiane d’une heure travaillée s’élève à 23,2 euros. « Cette famille d’activité est caractérisée par une présence importante de cadres (40%) dont les salaires sont plus élevés », explique l’Insee.
Des emplois toujours très masculins
Néanmoins, 8 emplois sur 10 sont toujours occupés par des hommes, encore plus nombreux dans les transports terrestres et les services aux industries (88%). Les femmes sont représentées dans quelques familles d’activités comme les associations, les assureurs, courtiers et banques maritimes les conducteurs en douanes et la restauration. D’où « le fort enjeu de féminisation des métiers » que pointe la présidente de l’UMF, Léa Loriquet–Ventura.
« Comme pour tous les métiers, il faut qu’ils deviennent populaires pour se féminiser », assure la représentante. Le syndicat qui regroupe 26 métiers liés à l’activité du port a ainsi bénéficié d’un Plan régional d’investissement dans les compétences (PRIC), en partenariat avec le GPMM et Cap au Nord, pour vulgariser – au moyen de vidéos pédagogiques – une dizaine de métiers du port. L’accent sera porté sur deux métiers particulièrement en tension ces dernières années : les transitaires et les agents maritimes.
Liens utiles :
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