Renaud Muselier a annoncé mercredi dernier s’être positionné auprès de l’ambassadeur de Russie pour une précommande de 500 000 vaccins anti-Covid Spoutnik V. Vous avez critiqué cette précommande. Pourquoi ?
S. C. : C’est un positionnement de communication. Je ne suis pas la seule à l’avoir critiqué. C’est très bien de commander mais les vaccins arrivent. Le gouvernement est à la tâche avec une procédure européenne de vérification et d’accréditation à respecter. La France est souveraine pour commander des vaccins à distribuer en respectant une équité territoriale. On en a 520 000 qui vont arriver. Tous les Français doivent y avoir accès de la même façon.
En tant que candidate pour la présidence de la Région Sud, quelles sont vos propositions sur le plan sanitaire ?
S. C. : Ce sont celles du gouvernement. Je fais confiance aux préfets pour les mettre en place et pour dialoguer avec les élus locaux, et je fais confiance aux Français pour respecter ces protocoles. Nous devons travailler en cohérence, en cohésion, tous ensemble pour sortir le plus vite possible de cette crise sanitaire.
« Je veux une région au plus près des territoires. Nous avons six départements, six territoires. »
Sophie Cluzel
Quelles sont vos ambitions pour la Région Sud, que pouvez-vous concrètement apporter ?
Sophie Cluzel : Je suis une femme de convictions et une femme engagée. Je veux une région au plus près des territoires. Nous avons six départements, six territoires. Je veux les réunifier. Je veux une gouvernance de région équitable et horizontale, au plus près de ces territoires. Je veux une région qui soit au service de ses habitants et des élus locaux. Actuellement, la Région est trop éloignée de leur quotidien. Il faut accélérer sur les transports, les mobilités et bien sûr l’écologie. Mais la première des compétences de la Région c’est l’économie. Je mobiliserai les chefs d’entreprise, les employeurs privés, les organisations syndicales et le patronat pour accompagner ma grande cause qui sera celle de la jeunesse. Il nous faut aider les jeunes dans cette sortie de crise, où qu’ils soient et quelles que soient leur situation et leurs difficultés. Il faut leur redonner de l’optimisme et des projets d’avenir en s’appuyant sur le plan de relance 1jeune1solution du gouvernement. Accompagner ces jeunes dans leur formation, dans leur insertion professionnelle, dans leurs difficultés d’accès au logement et à la santé. Il nous faut être aux côtés de notre jeunesse qui a trop souffert et lui donner le pouvoir d’agir. Ce sera ma grande cause pour la rentrée de septembre.
Peut-on imaginer un dispositif d’accompagnement des jeunes, mais qui soit propre à la Région Sud ?
S. C. : Il faut tout simplement se servir de ce qui existe au niveau gouvernemental en identifiant des acteurs locaux. C’est ce maillage local et global qui nous permettra d’accompagner les jeunes dans leur vie quotidienne. C’est cela dont ils ont besoin aujourd’hui.
Et pour les personnes en situation de handicap de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Comment les accompagner elles aussi dans leur insertion professionnelle ?
SC : Très important. D’abord, il nous faut travailler sur l’accessibilité universelle. Et cela ne concerne pas que les personnes à mobilité réduite. Elle ne représente que 3% des personnes handicapées. Je formerai tous les agents territoriaux pour qu’ils puissent accueillir aussi une personne avec des difficultés d’élocution par exemple. Il faut leur donner l’autonomie dans l’accès à l’emploi. Le job coaching est un dispositif que j’ai mis en place depuis quatre ans. Il faut le développer massivement, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour que les personnes en situation de handicap puissent préserver leur emploi. Quand on travaille pour les publics qui sont les plus éloignés de l’emploi, on travaille pour tout le monde.
Concernant l’organisation territoriale, comment jugez-vous l’efficacité du système français ?
SC : Je pense que le maître mot c’est d’avoir des services publics efficaces et au plus près des territoires. C’est ce que nous ont dit les Français tout au long de cette crise sanitaire. Il faut simplifier l’accès au droit, simplifier aussi l’identification des compétences et mesurer l’action publique. Je serai extrêmement vigilante quant à la transparence des indicateurs de notre politique publique. J’ai mis des baromètres sur l’inclusion des personnes handicapées, et bien nous allons mettre des baromètres sur l’emploi. Il faut pouvoir simplifier la gouvernance locale et l’expliquer aux Français. Pourquoi pas avec des droits à vie différentiels qui n’impacteraient pas les finances publiques ? Quand vous êtes en pleine remise à l’emploi, il faut pouvoir se projeter. C’est là où nous devons mettre à disposition des Français des moteurs de simulation simples et transparents. Il faut une concertation locale et intelligente pour savoir comment on peut accompagner ces personnes. La région est gouvernante et ingénieuse, elle doit simplifier les droits, simplifier l’accès aux subventions. Mais vous savez la simplification, c’est ce qui existe de plus compliqué. J’en ferai un axe majeur de ma politique.
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